Un bric-à-brac, un capharnaüm, un fourbi, une caverne d'Ali Baba… Telles ont été
nos premières impressions lors de l’après-midi de visite à l'hôtel d’Agar. Entassement,
profusion, collections de curiosités… Certes, ce n'est pas un musée au sens classique du
terme, mais une folie de collectionneurs, qui nous fait voyager à toutes sortes d'époques ;
chaque objet étant le plus souvent unique, rare, extraordinaire, depuis les premiers
témoignages de l'occupation grecque de la ville de Cavaillon jusqu'à des pièces d'art
moderne uniques, le tout présenté dans une joyeuse promiscuité, souvent à la lumière des
bougies. Mais la visite n'est rien, si elle n'est guidée par Olivier, le fils des propriétaires,
jeune étudiant, d’une érudition étourdissante, achevant actuellement une thèse d'histoire
de l’art, aussi passionné que ses parents et qui avec simplicité et humour nous promène et
nous raconte l'histoire incroyable de cet hôtel voué à la destruction, racheté par ses
parents, fouillé, restauré, empli d'œuvres d’art. Le clou de la visite: deux oeuvres du
Caravage, perdues, retrouvées et qui viennent d’être authentifiées avec son épée de
chevalier de Malte.
Allez voir, allez écouter : même en y retournant plusieurs fois, les réserves sont tellement
riches qu’on ne verra jamais deux fois de suite la même chose! Ce surlendemain de la
Chandeleur, c’était le dernier jour des « Crèches »: des merveilles de Naples, de Gênes, de
Marseille depuis le XVIIIème siècle.
Marie-Françoise Pillard
Olivier Morand
Restauration de l'hôtel: sous un faux-plafond, le plafond peint à la date du séjour de François Ier dans cette pièce - Crèches - Chemin de table: porcelaine de Sèvres contemporaine (pièce unique) - Récente acquisition: buste d'un papa d'Avignon- Objet modeste: chaussures de clown du XIXème siècle
Saint-Sébastien, l'une des deux toiles du Caravage
Photos©Béatrice Binet-Nicole Llobère
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